Vendredi soir à 21h, G. qui téléphone
lui : Salut tu vas bien ? tu fais quoi ce week end ?
moi : euh oui bien bien et toi ? ce week end je sais pas encore
lui : tu veux venir à la maison ?
moi : ah bon tu rentres ?
lui : oui je t'ai envoyé une lettre pour te dire que je pouvais pas mais en fait si.
moi : j'ai rien reçu, ça tombe bien
lui : je suis à la gare à Paris, y a pas de train pour C*****, alors je descend à N***** et mes parents viennent me chercher en voiture, si tu veux on passe te prendre vers 1h30 du mat
moi : euh oui, attend deux secondes, je réfléchis (défilent dans ma tête tous les trucs que j'ai à faire ce week end, lessive, ménage etc) ... ok ça marche
lui : cool, prend ton maillot pour la piscine
moi : ok, à tout à l'heure
lui : bisou (bruits du train)

Petit topo à propos de G
G il est militaire et moi j'aime pas les militaires.
Comme je dis toujours "mais oui je sais bien que tous les militaires ne sont pas des cons, c'est juste qu'il faut être con pour être militaire"
No comment.
En ce moment je rencontre plein de militaires, je ne sais pas pourquoi, et il trouvent le moyen de tomber amoureux de moi, je ne comprend pas, ça n'arrête pas, si il y a un militaire dans la salle, vous tourmentez pas les filles il est pour moi, le pire c'est qu'ils sont ce qu'on appelle des "mecs biens", pas des gros cons, enfin ceci dit, z'auront beau faire les charmants militaires, y changeront pas mon opinion sur l'armée.
Bref.
G il n'est pas tombé amoureux de moi.
D'ailleurs je dis G mais il faudrait dire G et Max, parce que les deux ils sont presque pacsés et puis en fait il faut dire G et Max et Frar, Marjo, Vince, Sid, Elo, Lori, Jane, Dave etc parce qu'ils aiment être bien entourés.
La première rencontre a eu lieu en boite, hé oui, on peut aussi rencontrer des gens biens en boite, c'est dingue hein ?
G il m'a vu danser, comme une folle, comme d'habitude, et il a aimé.
Et quand il est parti avec ses amis, qu'ils m'ont vu à l'entrée de la boite, en grande conversation avec les portiers, il ne s'est pas arrêté mais il m'a dit juste comme ça, out of the blue, "Vous dansez très bien" et m'a souhaité une bonne nuit.
Voilà.
Ensuite, et bien on s'est revu par hasard, on a parlé, on a rit, et puis on s'est revu on purpose, soirée sur la plage, ils m'ont invité pour le petit dej à 4 de l'après midi, pour le dej, pour le dîner, pour le casse croûte de 4h du mat, à la fin j'habitais plus chez eux que chez moi, G passait me prendre à 16h pour faire un tour en moto avant que j'aille bosser et puis je rentrais à la maison le lendemain à 17h pour aider mon père à la boutique, je ne saurais pas vous dire ce qu'on faisait ensemble, pas grand chose en fait, c'est à ça que j'ai su que je les aimais, parce qu'on pouvait passer des heures ensemble à ne rien faire sans avoir l'impression de s'ennuyer ou de perdre notre temps, j'appréciais plus que tout les nuits avec lui, enfin trouvé un compagnon de lit sans arrière pensées, je n'aime pas dormir seule, je pouvais me blottir contre lui, me faire câliner comme un bébé des heures durant, l'esprit tranquille, c'était sans ambiguïté, juste la dernière nuit avant son départ, quand tout le monde a été parti, qu'il ne restait plus que nous deux, dans les bras l'un de l'autre, il m'a dit mais ça n'avait pas d'importance, que là il m'aurait bien embrassé mais que ce serait comme trahir ma confiance, et moi je me disais que là j'aurais bien aimé qu'il m'embrasse mais ça aurait été comme trahir notre accord tacite.
Enfin tout ça a duré deux semaines environ et puis ils sont partis, un à un les amis sont rentrés chez eux, Max fut le dernier, Max qui apprenant que j'avais très peu de famille s'offrit de me servir de cousin, ce qui est drôlement chouette, je l'adore mon cousin Max.
Avant de partir G a dit qu'il passerait me prendre, qu'il me présenterait ses parents, et puis qu'on visiterait la ville. Deux semaines à peine se sont écoulées et il tient parole.

Je relis et on dirait que dès le début c'était G mon préféré ou quelque chose comme ça, on dirait que j'ai fait la connaissance de G et "ses amis qui sont sympas", mais non pas du tout, j'ai fait la connaissance de tout le monde en même temps et je les ai tous aimé en vrac, comme une entité indissociable.
Je mets l'accent sur G dans mon histoire là maintenant parce que c'est chez lui que je passe le week end.
Ceci dit c'est vrai que le courant est super bien passé spécialement avec Max et G, et que ce sont eux que j'ai vraiment hâte de revoir et avec qui on a vraiment fait des plans pour.

Alors voilà, après son appel, je passe voir Mel, vais retirer de l'argent, fais mon sac et j'attend, je suis fatiguée, me suis levée à 6h ce matin pour aller vendanger.
Quand je lui ouvre la porte la première chose que G me dit est "Ne rigole pas" et évidemment, j'éclate de rire, il est là dans son uniforme, avec son ptit chapeau et ses rangers, je ne peux pas m'empêcher de rire.
Nous voilà donc en voiture, ses parents ont l'air sympa, so far.
60 km plus tard il prend d'office mon sac, il a déjà le sien (énorme et très lourd) mais j'ai beau insister, dire que je ne suis pas une handicapée, rien n'y fait, les mecs des fois ils ont des vieux principes ...
On boit un verre sur la terrasse, et on se met un peu à jour "alors quoi de neuf ?", il fume sa sacro sainte cigarette.
Sa mère lui dit de me laisser son lit, lui il dort dans le bureau. Moi qui comptait dormir en bonne compagnie ce soir, c'est loupé, tant pis :(
Dans sa chambre on écoute de la musique, on cause, je lui dit de me réveiller demain matin, je ne veux pas passer la journée à ronfler. Vers 4h il va prendre sa douche, quand il sort je suis endormie, tout habillée sur le lit, il éteint la musique et la lumière et va se coucher.
Contre toute attente je suis debout à 9h, j'erre un peu dans la maison endormie, il n'y a que les chiens pour me tenir compagnie, je suis un peu timide, ne sait pas trop quoi faire, après tout je ne connais pas les lieux, je m'allonge sur la terrasse au soleil. Ses parents ne tardent pas à se lever et préparent le petit dej, comme je veux aider ils me confient la tâche la plus ardue qui consiste à réveiller G. Le réveiller s'avère moins difficile que prévu mais pour le lever c'est une autre affaire, on finit les deux par terre, les quatre fers en l'air, le clic clac à la verticale (vous savez comme ça bascule facilement un clic clac), et l'animal toujours la tête dans son oreiller, comme un enfant, qui réclame un câlin avant d'aller déjeuner.
Au programme visite de la ville et du château et puis baignade dans la piscine, tu parles ... on passe la journée à ne rien faire, à regarder des photos, écouter de la musique, à discuter vautrés sur le lit, à 12h on est allé cherché sa soeur à la sortie du collège, on se disait que ça lui ferait plaisir de voir son grand frère, elle était avec sa copine et nous a lâché aussitôt après avoir dit bonjour, quelle ingratitude ces jeunes, franchement ! vers 18h on se décide enfin à sortir, on va en ville en moto (j'adore sa moto) et puis au château, un vrai château, une cité plutôt avec pont levis et tout, G me raconte l'Histoire, y a des tas de touristes qui parlent des langues que je ne comprend pas et puis aussi des anglais et c'est trop bon de les entendre, l'anglais me manque et puis l'accent british quand même c'est autre chose. On dit qu'on y retournera de nuit parce que c'est beau avec les lumières et puis on ira sur les remparts. On rentre donc, vers 20h, apéro avec les parents, et puis repas chinois drôlement bon qui me rappelle la cuisine de Judy, ma maman américaine, ça me fait tout triste, heureusement le vin est bon et l'alcool me détend doucement, on discute jusqu'à tard.
J'oublie de dire, la mère de G elle est excellente, déjà G est plutôt marrant mais à eux deux ils nous font des sketches à se tordre de rire.
Ensuite on prend la moto et on fait un grand tour dans la campagne pour voir la cité de loin, il fait frais la nuit à moto quand on va vite. Et puis on va sur les remparts, on fait un peu de grimpette, là où l'on est pas vraiment censé aller, on rigole bien, heureusement qu'il est là quand même parce que toute seule je suis pas sûre que j'aurais pu redescendre :) et puis on dit on rentre pour avoir le temps de mater un film, on s'assoit deux minutes sur la fontaine qui glougloute à côté de la moto, et on parle trois quart d'heure, on parle d'amour et pour la première fois, ever, je découvre quelqu'un qui a la même façon d'envisager les relations amoureuses que moi. Il est peut être 3h quand on rentre, un peu tard pour le film, les parents, motards aussi, on prévu une virée pique nique demain et vaut mieux que G dorme un peu si on fait de la route. Cette fois on dort ensemble, enfin on dort, non on ne dort pas beaucoup, on somnole en dilettante, entre deux câlins, des caresses de frère et soeur, je suis dans ses bras et j'y suis bien.
A 10h les parents nous réveillent, la mère se plaint, c'était bien la peine qu'elle salisse des draps pour le bureau !
Petit déj sur la terrasse, et puis on se prépare tout doucement, pour partir, c'est à dire on range, un peu, on rigole comme des perdus pour des conneries, on écoute de la musique, on regarde des sketches des inconnus, on se fait des câlins, on étend la lessive, on se vautre sur le lit, on finit par s'habiller et puis on y va, je ne sais pas quelle heure il est.
On part dans les montagnes, le père sur sa moto, la mère sur la sienne avec la fille derrière et G et moi sur la sienne évidemment, je le trouve chanceux de partager une passion avec ses parents, j'aimerais bien avoir une famille comme ça moi aussi parfois, avec deux parents qui s'aiment, quelques frères et soeurs, des traditions, des ... je sais pas, un truc assez cliché quoi, comme à la télé.
C'est marrant tous les motards se disent bonjour même s'ils ne se connaissent pas, c'est sympa je trouve, cet espèce d'esprit de communauté et puis c'est pratique, si il y a les flics on nous prévient.
Balade en forêt, pique nique dans les sous bois, tout il est beau, calme et chouette et sympa, je veux rester toujours.
Et puis on va encore plus loin à moto, voir des poteries, et puis un lac, on s'arête pour boire un verre dans un restau chinois, grave erreur, s'ensuit un truc assez surréaliste, je ne peux pas vous expliquer, j'aurais voulu pouvoir filmer la scène, la table dégueulasse, on pensait qu'il ne l'avaient juste pas encore nettoyée mais non c'est normal, les serveurs aussi sont crades et totalement incompétents, stupides ou de mauvaises volonté ou les deux, ils comprenaient rien, on a mis deux heures à se faire servir alors qu'il n'y avait personne, c'était un truc de fou, je ne pouvais pas m'empêcher de rire tellement c'était ridicule, désolée de ne pas vous décrire mieux la chose, il fallait le voir pour le croire.
Et voilà il est l'heure de partir déjà, on a un train à prendre ce soir, retour par la grande route à moto, on va vite, c'est grisant, je m'accroche à G, souhaitant que jamais l'on arrive, et ses parents que j'avais entendu dire l'air sérieux, "on va pas tirer des bourres on est pas là pour ça on se balade, bla bla bla", qui commencent à faire la course, évidemment, c'est G qui gagne. quand il roule à une vitesse décente il presse de sa main les miennes qui sont croisées sur son ventre, longtemps, et ça peut paraître idiot mais c'est un des plus beau moment, quand on roulait comme ça, la pression de sa main sur les miennes, qui disait je suis là et je t'aime.
A la maison c'est la course, un peu, pour être prêt, enfin on a le temps de faire un dernier câlin quand même, et puis on arrive à la gare 3 minutes avant le départ du train, juste le temps d'acheter les billets, rapides au revoirs aux parents et à la soeur, le train s 'en va, il y a du monde partout, on reste entre deux wagons, je voudrais lui dire tant de choses mais les mots semblent idiots, et puis les gens autour, le bruit, le bordel ambiant n'aide pas, et je ne dis que des banalités, je descend 30 minutes plus tard à N***** et lui continue vers tout là haut dans le nord où il fait froid et où je ne suis pas, on se quitte vite et je rejoins mon papa qui m'attend d'humeur sombre, ça promet.

Le lendemain en allant vendanger je lis ce sms envoyé à 23h45 :

Slt miss j'espère ke tu as passé un bon week end, ma mère m'a envoyé un message disant qu'elle t'appréciait beaucoup, le test parental passé je peux te demander ta main ! j'espère pouvoir te reproposer un peu de temps ensemble très bientôt ca m'a fait super plaisir et je t'apprécie beaucoup, allez bon courage pour tes vendanges et gros bisous mon coin coin a+ jeje

ils m'apprécient beaucoup ...
note : Max et lui m'appellent coincoin parce que cet été je travaillais au stand de la pêche aux canards dans une fête foraine, d'ailleurs je devrais faire un post à ce propos un de ces quatre, ça vaudrait le coup, ce fut une expérience très instructive et drôle à la fois.
D'ailleurs tout mon été mériterait des tas de posts, j'aurais du tenir ce journal pendant les vacs parce que vraiment c'était plein d'aventures palpitantes et de rebondissements, enfin c'est pas grave, je compte sur l'avenir pour être tout aussi intéressant.

A bientôt